Quel est le message clé du livre ?
Le livre montre clairement que la paix ne vient pas toute seule. La paix nécessite une préparation. Bauer décrit comment la puissance militaire, la détermination politique et une société résiliente interagissent. Il montre que la sécurité n’est pas uniquement du ressort de l’armée. Toute la société doit être capable et prête à se défendre. Les États doivent prendre les risques au sérieux et agir à temps. C’est la seule façon de préserver la prospérité et la liberté.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?
Ce qui me convainc le plus, c’est la clarté avec laquelle Bauer expose le lien entre préparation et paix. Il n’édulcore ni la situation en matière de politique de sécurité, ni la responsabilité qui en découle pour les États et les sociétés. J’apprécie particulièrement la manière dont il relie les perspectives militaires, politiques et civiles et montre que la sécurité est un projet commun. Ce lien entre réflexion stratégique et responsabilité sociale rend ce livre particulièrement intéressant à mes yeux.
Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?
Un point qui me semble manquer est l’implication encore plus forte des petits États dotés de modèles de sécurité spécifiques. Bauer avance des arguments compréhensibles du point de vue des grandes alliances, mais de nombreux pays, dont la Suisse, doivent assurer leur capacité de défense de manière autonome et utiliser leurs ressources de manière très ciblée.
À qui s’adresse votre recommandation ?
Je recommanderais ce livre à tous ceux qui souhaitent se pencher sérieusement sur la situation sécuritaire de notre continent. Il offre des pistes de réflexion importantes aux décideurs politiques, administratifs et économiques, car il classe clairement les défis sécuritaires de notre époque.
En quoi ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?
J’apprécie particulièrement l’accent mis sur la coopération entre les acteurs militaires et civils. Cela m’a une fois de plus montré l’importance d’une sécurité globale et de la coopération au sein du réseau national de sécurité.
À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?
Dans le modèle CLM, je classe ce livre dans la catégorie Commandement et sécurité d’action. Bauer montre à quel point il est important d’avoir une orientation claire, une évaluation réaliste de la situation et une bonne préparation. C’est la seule façon pour une armée de rester opérationnelle en cas d’urgence. Il décrit précisément le domaine dans lequel le commandement clarifie la mission, fixe les priorités et crée les bases nécessaires pour garantir la sécurité de manière fiable.
Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?
Ce n’est pas à moi de donner des conseils au nouveau commandement, mon successeur n’en a pas besoin.
À propos de l’auteur de la recension
Le commandant de corps Süssli est responsable pour la conduite de l’armée. Il dirige le domaine départemental de la Défense et est directement subordonné au conseiller fédéral Martin Pfister, chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Le chef de l’Armée a sous ses ordres l’Etat-major de l’armée, le Commandement des opérations, la Base logistique de l’armée, ainsi que le Commandement Cyber et le Commandement de l’instruction.
À propos du « Livre du mois »
Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

