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Leader's Digest Leader's Digest #14 Newsletter

Livre du mois : « Communicating for a Change » de Andy Stanley et Lane Jones

Quel est le message clé du livre ?

Andy Stanley est pasteur de la Northpoint Community Church – l’une des plus grandes et des plus influentes églises des Etats-Unis. En tant que pasteur et communicateur, il a constaté à maintes reprises que ses discours et ses prédications « tombaient dans le vide » et n’avaient aucun impact sur la vie de ses auditeurs. Dans son livre, il donne des conseils pratiques pour qu’un discours ait vraiment « de la chair sur l’os » et devienne pratique et réalisable. Fortement recommandé à tout communicateur – et pas seulement aux pasteurs.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

En tant que communicateur, la simple « feuille de route » que Stanley établit pour les discours – rigoureuse, compréhensible et applicable – m’aide.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Non. Bien sûr, chaque communicateur a son propre « style » – mais le livre est adaptable.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Il s’adresse à tous ceux qui essaient de communiquer de manière à ce que quelque chose change réellement et concrètement dans la vie de leurs auditeurs.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

La qualité de mes discours et de mes interventions publiques s’est nettement améliorée. Mais surtout, je ne m’arrête plus à véhiculer des « vérités », mais je les rends praticables et applicables.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

« Qui communique dirige ! Pour diriger, il faut bien communiquer ! » Une bonne communication (« transmission de sens ») est un facteur clé d’un bon leadership.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Le leadership dans une armée d’instruction est très différent du leadership en situation d’engagement. Je pense qu’il y a des choses à venir…

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Que nous apprenions déjà à entraîner les « soft skills » communicatives du leadership (encouragement / empathie / clarté dans l’orientation des objectifs / transmission de la vision / disposition au sacrifice et exemple du leader lui-même) et à les transmettre aux échelons inférieurs.


À propos de l’auteur de la recension

Le cap aum Daniel Rohner est chef EM Service d’aumônerie de l’armée et actif dans le bat PM 2. Il est marié et a trois enfants adultes. Depuis 23 ans, il est pasteur à la FEG de Viège. Pendant son temps libre, il est actif dans le club de karaté et aime se promener dans la nature valaisanne.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Leader's Digest Leader's Digest #13 Newsletter

Livre du mois : « Call Sign CHAOS – Learning to lead» de Jim Mattis et Bing West

Quel est le message clé du livre ?

Les quelque 250 pages décrivent l’expérience acquise par Jim Mattis au cours de 44 années passées dans le corps des Marines américains, de soldat dans la réserve de l’USMC à général quatre étoiles, avant de servir pendant deux ans, à partir de 2017, en tant que secrétaire américain à la Défense dans l’administration Trump.

Le livre est divisé en trois sections, le leadership tactique, opérationnel et stratégique, et exprime que la confiance est un lien qui unit le leader aux personnes qui lui sont confiées. De cette confiance découle une grande responsabilité qui exige un comportement clair.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

J’ai été fascinée par la manière dont Mattis décrit ses expériences de leadership. Elles sont authentiques, compréhensibles et inspirantes.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Non, le livre est pour moi concluant et crédible.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Ce livre n’est pas écrit comme une biographie, c’est un manuel sur le leadership. Je le recommande à tous ceux qui sont déjà chargés de cette tâche merveilleuse ou qui le seront bientôt.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

En tant que commandant de l’école d’officiers de l’infanterie, ce livre est, avec le règlement de service de l’armée suisse, une base importante pour la formation au leadership des aspirants. Il s’agit pour moi de leur apprendre qu’en tant que futurs chefs, ils ont la responsabilité de gagner la confiance de leurs supérieurs en adoptant un comportement authentique et compréhensible.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Le livre couvre ces trois aspects. Il met toutefois l’accent sur la mission (Command) et l’homme (Leadership).

L’aspect du management est par exemple traité au chapitre 5 sous le titre « A lean Staff ».

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Je pense que nous sommes très forts dans le domaine du management. Je vois cependant de grandes faiblesses dans le domaine du leadership et du command. Je souhaite que nous fassions davantage confiance à nos leaders, que nous choisissons et formons nous-mêmes, afin de libérer leurs initiatives.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Que nous sommes conscients de nos faiblesses et que nous les abordons activement.


À propos de l’auteur de la recension

Le colonel Marcel Winiger est entré dans l’armée en été 1995 comme grenadier à Isone. Il a ensuite accompli l’ESO et l’EO avec service pratique à l’école de grenadiers d’Isone. Après avoir commandé les cp gren 19 et 20/2, il est entré à l’état-major du bat inf 65 en tant que S3, qu’il a commandé en tant que cdt pendant 4 ans à partir de 2015. Il a ensuite été G7 à l’état-major de la div ter 4 jusqu’en 2022. Depuis trois ans, il est cdt de l’EO inf à Liestal. Auparavant, il a été cdt rempl cdmt IFO 18 pendant 4 ans. Marcel Winiger est marié et père de 4 fils, il habite à Rothenburg (LU). Le sport, la cuisine et la lecture font ses loisirs.

À propos du « Livre du mois »

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Leader's Digest Leader's Digest #12 Newsletter

Livre du mois : « Positive Leadership » de Dr Markus Ebner

Quel est le message clé du livre ?

Il s’agit en principe de l’approche du leadership positif et de son impact sur les personnes et les collaborateurs. Outre quelques principes de base du leadership positif, le concept PERMA Lead est décrit, avec quelques exemples pratiques. PERMA signifie « Positive Emotions », « Engagement », « Relationships », « Meaning » et « Accomplishment ».

En travaillant en permanence dans ces domaines, le dirigeant parvient à créer un environnement positif en termes de haute performance.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Je suis fan du leadership « durable ». Bien sûr, le mauvais leadership peut aussi être couronné de succès, mais ce n’est pas ma voie. Les explications sur le leadership positif en relation avec PERMA ouvrent cinq dimensions avec lesquelles on peut atteindre des objectifs communs avec son environnement de manière positive.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Non, pour moi, le livre se suffit à lui-même et est scientifiquement étayé.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent changer leur environnement de manière positive.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

J’essaie d’intégrer le leadership positif dans mon quotidien militaire. Même si quelque chose ne fonctionne pas, les cris et l’ambiance négative se sont rarement avérés être une valeur ajoutée. Une approche positive crée des liens qui peuvent être décisifs en cas d’urgence.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Je pense que le leadership positif dans le contexte de PERMA est le plus proche du domaine du leadership. Il s’agit en premier lieu de l’homme sur le chemin de la haute performance.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Une mauvaise ambiance a des répercussions négatives sur la confiance, la motivation et l’attitude au travail. Chaque leader a ici un devoir à remplir. Dans les organisations hiérarchiques, le risque d’une paralysie du leadership est à mon avis élevé, surtout lorsque l’idée que l’on s’en fait diffère de celle de son supérieur et que l’on se trouve dans une certaine dépendance.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Les jeunes cadres ne se laissent plus tout faire et ne comprennent pas le comportement des anciennes théories de leadership sans transmission de sens. Cela me rend confiant dans le fait que nous pouvons mettre des accents positifs sur tous les domaines.


À propos de l’auteur de la recension

Le lt col Joël Mattle a fait ses débuts militaires dans les troupes du génie (entre autres les fusiliers marins) et s’est ensuite orienté vers les troupes de sauvetage à partir de l’échelon bataillon. Depuis cette année, il commande le bataillon de sauvetage 4.

En 2012, il a obtenu un bachelor en sciences politiques à l’EPF de Zurich (ACAMIL) et a ensuite obtenu un master en Digital Business à la HWZ en 2022.

Sur le plan professionnel, Joël Mattle travaille actuellement comme commandant suppléant au Centre de compétences Sport de l’armée, avec un focus sur la doctrine du sport. Il est responsable de sportify au sein du département Défense et travaille sur de nombreux projets, comme par exemple l’application Ready App.

À propos du « Livre du mois »

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Leader's Digest Leader's Digest #11 Newsletter

Livre du mois : « The Five Dysfunctions of a Team » de Patrick Lencioni

Quel est le message clé du livre ?

L’auteur décrit ouvertement et directement les raisons pour lesquelles même les équipes les plus talentueuses ne développent pas leur plein potentiel. Il plaide pour le courage et l’honnêteté afin d’aborder justement les sujets difficiles pour pouvoir grandir ensemble et devenir une équipe hautement performante. Dans son livre, il décrit comment découvrir les dysfonctionnements dans les équipes et comment les résoudre.

Les cinq dysfonctionnements sont :

  1. l’absence de confiance → l’inaccessibilité, la méfiance
  2. Peur des conflits → harmonie factice
  3. Manque de commitment → ambiguïté, arbitraire, absence d’engagement
  4. Manque de responsabilité → normes peu élevées
  5. Inattention aux résultats → statu quo, ego

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Que je me suis retrouvé dans l’un ou l’autre des dysfonctionnements. Soit je faisais partie du dysfonctionnement, soit je n’avais pas le courage de l’aborder et d’apporter ma pierre à l’édifice. Aujourd’hui, je peux aiguiser mon propre regard à ce sujet.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Le livre me sert d’inspiration et de point de repère pour ma réflexion personnelle autour du développement de ma compréhension et de mon comportement de dirigeant. Chacun doit décider s’il considère ce livre comme un guide et s’il l’applique de manière dogmatique. Je suis critique vis-à-vis de l’application non remise en question des connaissances.

À qui s’adresse votre recommandation ?

A toutes les personnes qui dirigent des équipes et développent une culture de la haute performance. Dans le contexte militaire, je le recommande à tous les cadres, en particulier aux cadres supérieurs dans le développement de leur style de conduite personnel. Car celui-ci influence considérablement les subordonnés et leur style de conduite.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Lors de mon premier poste de commandant de bataillon et de mes premières expériences à l’état-major.

Un nouveau commandant offre toujours l’occasion d’un changement culturel.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Le livre met en lumière en grande partie l’aspect du leadership. J’aimerais attirer l’attention sur le fait que dans ce domaine, nous avons, en tant que cadres, l’entière responsabilité de promouvoir la créativité et la performance au sein de nos équipes. Nous provoquons ainsi un changement de culture militaire, ce qui nous permet d’augmenter considérablement l’aptitude au combat et à la guerre de la troupe.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Que nous mettions nos cadres en contact très tôt et de manière encore plus ciblée avec le thème du leadership, sans créer plus de confusion que de clarté par trop d’informations. Que nous encouragions, précisément dans le cadre hiérarchique, une culture dans laquelle la confiance et une culture de la dispute ouverte sont les clés du succès. L’image de soi doit en outre passer de l’armée de formation à l’engagement. J’ai parfois l’impression que nous nous concentrons trop sur l’exécution correcte des procédures d’engagement au lieu de nous concentrer sur l’exploitation des chances et la volonté de gagner.

La vitesse du changement technologique et les menaces en constante évolution qui en découlent nous obligent à maximiser la flexibilité et la capacité d’adaptation créative. Nous y parvenons en donnant aux équipes les moyens d’agir de la manière la plus décentralisée possible et en les encourageant à devenir des équipes très performantes. L’état d’esprit « combattre pour gagner » me semble important.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Chaque nouvelle génération de jeunes leaders et de connaissances supplémentaires s’accompagne de certains aspects culturels et de nouvelles compétences de cette génération.

La transformation a commencé.


À propos de l’auteur de la recension

Mathias Maurer est le CEO de Swiss Innovation Forces AG, l’unité d’innovation de l’Armée suisse et du DDPS. Originaire de l’Oberland bernois, il était dernièrement responsable du secteur Business Development pour la Suisse d’une entreprise d’électronique active au niveau mondial. Auparavant, il a travaillé comme officier de carrière dans les écoles d’infanterie 5 à Colombier et dans les écoles d’infanterie 11 à Herisau. Dans la milice, l’ancien commandant du bat inf 56 sert aujourd’hui dans le commandement des forces spéciales avec le grade de lt col EMG.

Dans sa vie privée, Maurer se décrit comme un élève de la vie avec un intérêt philosophique pour la vie, la mort et l’incertain. Il trouve sa détente et son énergie dans les montagnes, les voyages, les livres et dans l’étude personnelle de la philosophie stoïcienne.

À propos du « Livre du mois »

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Leader's Digest Leader's Digest #10 Newsletter

Livre du mois : « How to Think Like an Officer : Lessons in Learning and Leadership for Soldiers and Other Citizens » de Reed Bonadonna

Quel est le message clé du livre ?

There is one right even more important than the right to send men to their deaths; the right to think twice before you send men to their deaths.

Vasily Grossman

Le lecteur est confronté à la responsabilité de l’officier et aux compétences nécessaires pour agir. La responsabilité de tous les niveaux de commandement est essentielle au combat – nous dirigeons des personnes.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Le livre est divisé en deux chapitres principaux. La pensée et le commandement d’un officier sont au centre du premier chapitre principal. Le deuxième chapitre principal décrit l’officier comme un organisateur, un guerrier ou un visionnaire. Que vous soyez un jeune lieutenant ou un officier général expérimenté, ce livre est inspirant et enrichissant.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Non, pour moi, le livre se suffit vraiment à lui-même.

À qui s’adresse votre recommandation ?

De mon point de vue, ce livre devrait être une lecture obligatoire pour tout officier.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Par mes décisions en tant que commandant d’une brigade mécanisée, j’expose toujours des personnes à de grands risques lors d’exercices (et d’engagements). Je dois refléter ma pensée et ma réflexion personnelle avec des officiers en qui j’ai confiance et qui m’expliquent la « vérité » de manière fondée – même si je ne veux pas toujours l’entendre: Penser en équipe, décider en tant que commandant.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Le livre montre sans équivoque comment le commandement et le leadership, mais aussi le management, interagissent : « To think well, an officer has to love what she does » (p. 185).

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

De mon point de vue, la sensibilisation à l’habilitation au commandement et au leadership doit être au cœur de la formation de nos officiers.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

En vivant et en donnant l’exemple du commandement et du leadership à tous les niveaux de commandement de notre armée.


À propos de l’auteur de la recension

Le brigadier Christoph Roduner commande la brigade mécanisée 11 depuis 2023. Auparavant, il a été officier de carrière pendant 22 ans et a occupé différentes fonctions, notamment celle de commandant de l’école d’officiers d’infanterie à Colombier et à Liestal. Il est marié et père de deux filles adultes. Pendant son temps libre, il entretient son corps et son esprit en faisant du sport et en lisant des livres.

À propos du « Livre du mois »

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Leader's Digest Leader's Digest #9 Newsletter

Livre du mois : « Xenophon’s Cyrus the Great – The Arts of Leadership and War » de Xenophon, editeur Larry Hedrick

Quel est le message clé du livre ?

Le message central de « Cyrus the Great – The Arts of Leadership and War » de Xénophon (édité par Larry Hedrick) est qu’un leadership efficace est un mélange équilibré de sagesse, de justice, de réflexion stratégique et de capacité à inspirer la loyauté et le respect chez les followers. Xénophon présente Cyrus le Grand comme le modèle idéal du leader, celui qui réunit la force militaire à l’intégrité morale, l’habileté stratégique à la compassion et l’autorité à l’humilité. A travers la vie de Cyrus, Xénophon montre que le véritable art du commandement ne consiste pas seulement à conquérir des pays, mais à gouverner avec justice et à gagner le respect et la loyauté durables des gouvernés. Les thèmes clés du leadership moral, de la sagesse stratégique, de l’importance de l’éducation, de l’équilibre entre le pouvoir et la bienveillance, ainsi que de la loyauté et du respect sont ainsi associés pour dépeindre le portrait idéal d’un grand dirigeant.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Ce qui fait la force de ce livre, c’est la narration vivante de Xénophon, qui mêle habilement histoire et philosophie et plonge le lecteur au cœur de l’univers de Cyrus le Grand. Il offre une sagesse intemporelle sur le leadership et la morale, qui est toujours pertinente aujourd’hui. La description de Cyrus en tant que leader idéal inspire et fait réfléchir. La fusion du récit historique et de la réflexion philosophique, ainsi que l’édition accessible, rendent l’ouvrage à la fois enrichissant sur le plan intellectuel et attrayant sur le plan émotionnel.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Non, pour moi, le livre se suffit vraiment à lui-même.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Ce livre s’adresse à tous les dirigeants, qu’ils soient militaires, politiques ou économiques. Je le recommande à tous ceux qui veulent non seulement diriger efficacement, mais aussi faire ce qui est juste. La présentation de Cyrus le Grand par Xénophon montre que le véritable leadership ne réside pas seulement dans l’habileté stratégique, mais aussi et surtout dans l’intégrité, la magnanimité et l’humanité. Le style de conduite humaniste de Cyrus, basé sur l’empathie et la grandeur morale, est très en avance sur son temps et offre des leçons précieuses qui sont souvent perdues aujourd’hui. Cette sagesse intemporelle fait de ce livre une lecture indispensable pour tous ceux qui souhaitent non seulement diriger avec succès, mais aussi de manière éthique.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Ce livre m’a été d’une aide décisive en tant que chef, en particulier dans les situations où j’ai été confronté à des dilemmes. Il est souvent difficile de choisir entre des décisions moralement correctes et des options potentiellement avantageuses à court terme, mais moins éthiques. Cyrus le Grand inspire à agir de manière intègre et éthique, et montre que cette voie est non seulement moralement correcte, mais aussi fructueuse à long terme. Il encourage à rester fidèle à soi-même et à mettre l’accent sur le côté humaniste de la conduite, sans se laisser entraîner par des contraintes extérieures à agir de manière non éthique. J’ai alors pu parfois me poser la question : « Que ferait Cyrus dans cette situation ? » Le livre est ainsi devenu une aide précieuse à la prise de décision dans mon quotidien de dirigeant.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Le livre montre de manière impressionnante comment le commandement et le leadership se conditionnent et se renforcent mutuellement. De nos jours, il ne s’agit pas en premier lieu de gérer des équipes, mais de les inspirer, de les motiver et d’atteindre avec elles les objectifs fixés – et ceci toujours en accord avec des principes humanistes et moraux. C’est exactement là que Cyrus le Grand intervient. Le livre offre de précieux aperçus sur la manière dont un chef peut non seulement être efficace et réussir, mais aussi agir avec intégrité morale. Il montre que la véritable force de conduite consiste à placer l’éthique et l’humanité au centre de ses propres actions, sans pour autant négliger la mission, et à gagner ainsi la confiance et la loyauté de ses équipes.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Le plus grand défi pour le commandement de l’armée suisse réside selon moi dans la dérégulation : il s’agit de s’éloigner des systèmes fortement réglementés par la hiérarchie et d’élargir la liberté d’action. Il s’agit de dissoudre la gestion technocratique et bureaucratique axé sur les processus et de promouvoir à la place des soldats responsables et engagés, capables d’assumer des responsabilités à chaque niveau et d’agir en tant que leaders et commandants – sans être limités par une réglementation excessive.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

La grande chance réside dans l’essence même de notre armée de milice, à savoir que nous avons des citoyens-soldats qui, par nature, ne tolèrent pas la surrèglementation. En tant que citoyens dotés d’un esprit critique, ils apportent une indépendance qui les empêche de se laisser trop fortement enfermer dans des systèmes hiérarchiques. Ces soldats, qui travaillent principalement dans un environnement civil, sont plus flexibles et ouverts au changement, ce qui donne à notre armée un avantage certain sur les autres forces armées.


À propos de l’auteur de la recension

Le col EMG Mathias Müller a 54 ans et a étudié la psychologie du travail et de l’organisation ainsi que les sciences de la communication et des médias. Il a commencé sa carrière comme journaliste. Il sert depuis 25 ans en tant qu’officier de carrière et occupe aujourd’hui le grade de colonel à l’état-major général, où il travaille à l’état-major du chef de l’armée. Au cours de sa carrière militaire, il a notamment été commandant du recrutement, de l’école des officiers d’infanterie et du centre de compétences sportives de Macolin. Parallèlement à ses activités militaires, il est également actif en tant qu’auteur de livres et politicien et siège depuis dix ans au Grand Conseil du canton de Berne. Mathias Müller est marié et père de trois enfants âgés de 15, 17 et 19 ans.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Leader's Digest Leader's Digest #8 Newsletter

Livre du mois : « Le grand livre de la stratégie, de la paix et de la guerre » d’Edward Luttwak

Quel est le message clé du livre ?

Les réflexions de Luttwak sur la logique de la guerre et de la paix commencent systématiquement par les paradoxes, les ironies et les contradictions de la stratégie pratiquée, qui sont illogiques si l’on raisonne de manière linéaire.

La première partie de son livre est consacrée aux grandes lignes de la logique paradoxale de la stratégie, déjà exprimée dans la phrase « Si vis pacem, para bellum ». A l’aide d’exemples bien choisis tirés de l’histoire des XIXe et XXe siècles, il démontre que toute la stratégie est traversée par la logique paradoxale, « qui va régulièrement à l’encontre de la logique linéaire ordinaire, en faisant coïncider et en inversant les contraires ». Le comportement paradoxal est souvent récompensé – le comportement linéaire est souvent puni.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à cinq niveaux « dimensions verticales » de la stratégie sur chacun desquels une « logique dynamique d’action et de réaction » est mise en œuvre. La notion de stratégie généralement comprise comme : La réglementation et les conséquences des relations humaines dans le contexte de conflits armés réels ou potentiels. La complexité de l’action stratégique se manifeste notamment dans les interdépendances verticales et horizontales. Par exemple, dans le cadre de succès verticaux accompagnés d’échecs horizontaux.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Luttwak est, dans le meilleur sens de Clausewitz, une « observation critique » d’exemples historiques soigneusement étudiés, qui permet d’aiguiser le jugement du lecteur.

Si vous cherchez chez Luttwak des solutions concrètes ou même des recettes, vous serez déçu. Néanmoins, la reconnaissance de la domination non linéaire dans la logique de pensée stratégique est un élément de base important de la pensée militaire et contraste parfois totalement avec la logique de concurrence qui prévaut souvent.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Les évaluations de Luttwak sont certainement toujours contestables dans le détail. La référence à des conséquences non intentionnelles, au renversement des efforts de paix en leur contraire ainsi qu’aux multiples paradoxes à tous les niveaux de la stratégie peut d’abord déstabiliser le lecteur, car elle remet en question bien des points de vue conventionnels. Il manque en outre au livre un modèle qui permette de visualiser de manière simplifiée les mécanismes de la politique de puissance et les interdépendances des actions stratégiques et tactiques.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Elle s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux aspects de la politique de sécurité, de la stratégie militaire, des questions opérationnelles ou des défis tactiques.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Il reste pour moi un document clé pour comprendre la logique de l’action stratégique et les principes de la tactique.

L’importance centrale de l’action non linéaire dans la stratégie et la tactique est démontrée de manière compréhensible et intelligible.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

L’accent est mis sur le domaine de commandement à tous les échelons. Le livre montre de manière impressionnante pourquoi les actions stratégiques, opérationnelles et tactiques suivent une logique extrêmement complexe et parfois paradoxale et ne sont donc que partiellement planifiables ou même prévisibles (cela ne signifie toutefois pas que l’on ne planifie pas, il s’agit seulement de savoir comment, à quelle profondeur et pour créer quelles conditions – non pas une sécurité de planification, mais des conditions d’action aussi favorables que possible).

En effet, les actions stratégiques et tactiques se déroulent généralement dans une succession rapide d’actions, d’évaluation de l’impact et d’adaptation opportune.

Il s’agit donc moins d’un plan « parfait » ou de solutions universelles générées longtemps à l’avance que de comprendre l’ensemble à tous les niveaux et de créer des conditions permettant de prendre des décisions décentralisées de manière aussi rapide et flexible que possible.

Ainsi, Luttwak permet indirectement d’une part d’affiner la compréhension des différents rôles de leader et de manager dans le contexte militaire (en temps de paix comme en temps de guerre) et d’autre part, il nous oblige par la suite (mais pas le contenu du livre) à remettre en question de manière critique les principes traditionnels de conduite et de leadership de l’armée.

Par exemple, la nécessité d’un changement dans le domaine de la culture de conduite, d’apprentissage et d’innovation se fait sentir, non pas en raison d’une évolution toujours plus dynamique du marché ou d’une adaptation de la conduite militaire aux réalités de l’économie, mais en raison d’une logique militaire très ancienne.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Je vois le défi de l’armée suisse en premier lieu dans le fait que, en raison de notre faible expérience des crises et des conflits, nous négligeons généralement la nature même des décisions prises dans les conflits armés en établissant la pensée de la conduite (military mindset).

La capacité de penser de manière stratégique et tactique, comme par exemple le pragmatisme dans l’engagement, l’importance centrale de la flexibilité, de l’initiative, de la créativité, de l’innovation et de l’anticipation, ne sont ni exigées lors du choix du personnel de conduite (p. ex. dans le cadre de la sélection), ni formées de manière ciblée.

Le respect des processus de conduite clairement définis est généralement plus important que la réflexion tactique. Pourtant, la gestion de l’incertitude/du manque de clarté est rarement abordée dans les stages de formation, les cours et les exercices (en d’autres termes, mieux vaut la clarté que la vérité…).

Les officiers deviennent ainsi des « horlogers », qui sont jugés à l’aune de la réussite des plans (temporels) et de l’évitement des frictions et des risques, et des « avocats », qui s’orientent fortement sur les chiffres du règlement.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Au début des changements, il y a soit l’attrait de la nouveauté, soit la prise de conscience de la nécessité d’agir.

Ce faisant, Luttwak met en évidence des aspects généraux de la stratégie qui ne nécessitent pas seulement des adaptations dans l’instruction de commandement mil, mais qui devraient également être pris en compte dans le développement de l’armée. Comme une meilleure compréhension globale est avant tout nécessaire pour agir de manière autonome et responsable, ce livre peut contribuer à la formation et à l’habilitation des cadres militaires à tous les niveaux. La richesse des exemples aide à illustrer et à comprendre.


À propos de l’auteur de la recension

Le colonel EMG Dominik Belser est le commandant de l’Ecole d’officiers des blindés/de l’artillerie 22 depuis 2022 et a déjà eu le privilège d’occuper de nombreux postes de commandement auparavant. Depuis 2022, il est également commandant suppléant des Forces terrestres, où il peut s’affirmer en particulier grâce à ses connaissances approfondies dans le domaine de la conduite des chars. Parallèlement à sa carrière militaire, Dominik Belser aime s’adonner à la peinture à l’huile et à l’aquarelle, jouer du piano ou se maintenir actif grâce à des activités de fitness.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Leader's Digest Leader's Digest #7 Newsletter

Livre du mois : « Power to the Edge: Militärische Führung im Informationszeitalter » de David S. Alberts et Richard E. Hayes

Quel est le message clé du livre ?

Premières réflexions sur la conduite des opérations en réseau et les implications de la numérisation et de l’information pour le chef militaire. Il s’agit à la fin de l’auto-synchronisation, car c’est la seule façon de tenir compte de la complexité. Des principes pour le commandement et le contrôle à l’ère de l’information sont présentés.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

La poursuite de la conduite par objectifs et la possibilité d’intégrer les progrès technologiques dans la conduite militaire.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Il s’agit essentiellement des domaines du commandement et de la gestion. Le leadership est explicitement un peu trop court, mais il peut être déduit.

À qui s’adresse votre recommandation ?

A tous ceux qui assument un commandement militaire ou une position de conduite dans la société.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Pour le développement de la compréhension de la conduite de l’armée suisse et pour l’élargissement de l’horizon.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Ce livre montre de manière exemplaire d’où vient notre approche CLM, comment elle peut être déduite et à quel point elle est logique.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Walk the talk, des relations respectueuses et attentives et l’orientation de tous les cadres vers le leadership.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Comme nous sommes une armée de milice, nous sommes toujours influencés par les développements de la société civile à travers la milice et nous pouvons transmettre nos réflexions par le biais de nos soldats et de nos cadres.


À propos de l’auteur de la recension

En tant que participant au LGAN 2018 à Hambourg, col EMG Niklaus Jäger n’a pas seulement suivi un master à l’université Helmut Schmidt, mais a également effectué le 60e ASTO (stage de formation navale) dans le cadre du stage d’état-major général. Penser en termes de Sealines of Communications et de drapeaux est plus qu’un élargissement de l’horizon. Dans cet esprit, il est aussi navigateur et passionné de sports nautiques.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Leader's Digest Leader's Digest #6 Newsletter

Livre du mois : « Hammerstein oder der Eigensinn » de Hans Magnus Enzensberger

Quel est le message clé du livre ?

Les commandants exceptionnels possèdent des qualités et des compétences différentes de celles exigées des officiers d’état-major (général). Les commandants doivent avoir le courage de se concentrer sur l’essentiel et de laisser de côté les détails. Mais, inévitablement, ils prennent aussi le risque de se tromper dans la définition de l’essentiel, comme cela a pu être le cas pour le général von Hammerstein.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

La forme littéraire de la conversation mortuaire donne au livre une certaine originalité, tout à fait dans l’esprit de Hammerstein.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Une histoire littéraire sur un personnage central dans une période de bouleversement ne peut pas être complète. Il manque par exemple la critique de l’inaction de Hammerstein qui, en raison de son influence sur le président Hindenburg, aurait peut-être pu le dissuader de nommer Hitler à la chancellerie.

À qui s’adresse votre recommandation ?

A tous ceux qui s’intéressent au rôle des commandants ou à la fin de la République de Weimar.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Il m’aide à mieux délimiter les rôles au sein de mon bataillon. Qu’est-ce que j’attends de mes officiers d’état-major ? Qu’est-ce qu’ils peuvent attendre de moi ? En outre, il m’inspire le courage dont j’ai parlé plus haut – même si j’y parviens souvent mal.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

En tant que biographie, il est d’abord à classer dans l’aspect leadership ; il s’agit de l’homme Hammerstein et de son rôle, non seulement en tant que général, mais aussi en tant que père de famille. En outre, Hammerstein aurait probablement dit que le commandant se concentrait sur le commandement et que la gestion devait être entièrement laissée à l’état-major. Cette attitude fondamentale se manifeste très clairement.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Le fait que nous ayons la plus grande faiblesse dans le domaine du commandement : comment allons-nous remplir la mission ? Les cadres n’ont pas la sécurité d’action nécessaire pour le combat interarmes. Depuis le début de l’Armée XXI, nous avons accordé beaucoup trop d’importance à la sécurité des procédures, c’est-à-dire au management, dans l’instruction à la conduite. Il faudra des années pour corriger les lacunes de générations entières.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Le fait que nous ayons de très bonnes conditions dans le domaine du leadership, notamment chez les sous-officiers, les officiers subalternes et les capitaines. Compte tenu de la courte durée de formation, les jeunes cadres – militaires de milice et de carrière – maîtrisent en général très bien leurs tâches exigeantes. Cela témoigne d’une base qui fonctionne bien


À propos de l’auteur de la recension

Patrick Hofstetter, docteur en économie, enseigne la conduite et la communication à l’Académie militaire (ACAMIL) à l’EPF de Zurich depuis le 01.01.2023. Auparavant, il a été officier de carrière pendant onze ans et fondateur et directeur de l’Académie de formation continue de l’Université de Lucerne pendant trois ans. Actuellement, il commande le bataillon d’infanterie de montagne 29 en tant que lieutenant-colonel à l’état-major général.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Leader's Digest Leader's Digest #5 Newsletter

Livre du mois : « The AI Commander: Centaur Teaming, Command, and Ethical Dilemmas » de James Johnson

Quel est le message clé du livre ?

Ce livre parle des conséquences de l’intégration de l’intelligence artificielle dans les pratiques de guerre et à l’impact que cela a sur le métier de dirigeant. Les possibilités de collaboration constructive entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle sont nombreuses et les attentes sont élevées. Dans le contexte militaire (et de la politique de sécurité) en particulier, les chances et les risques doivent toutefois être considérés de manière différenciée. En fin de compte, l’intelligence humaine avec des compétences en IA est néanmoins indispensable.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Johnson fait contrepoids à la mode persistante de l’IA : on peut se demander si l’IA peut vraiment compléter les décideurs humains de manière pertinente. Il dresse en outre un tableau nuancé de la manière dont la pensée stratégique fonctionne avec des approches contrefactuelles pour maîtriser des dynamiques non linéaires.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

C’est le nouvel ouvrage de référence sur la prise de décision militaire et l’IA. Il est impératif de poursuivre la réflexion sur les implications en matière d’éthique militaire ainsi que sur les détails du raisonnement contrefactuel.

À qui s’adresse votre recommandation ?

Tout d’abord, à tous les cadres qui vont acquérir, mettre en œuvre ou utiliser des systèmes basés sur l’IA. En outre, cette lecture est intéressante pour la réflexion stratégique militaire et stratégique.

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Il s’agit ici de thèmes qui ne concernent pas encore le conduit militaire au quotidien – mais qui posent néanmoins de gros problèmes si l’on n’y pense pas assez tôt.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Le livre met l’accent sur les aspects de commandement. Le leadership n’y est guère abordé et la gestion pas du tout.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Dans la sociologie militaire, il existe depuis le 19ème siècle différentes expressions de l’idée qu’il existe une incompatibilité fondamentale entre la société civile (c’est-à-dire démocratique) et les organisations militaires avec leurs structures hiérarchiques. C’est une tâche centrale de la politique de sécurité d’un pays que d’établir ou de maintenir l’équilibre entre les deux parties.

La guerre doit être pensée et préparée sans avoir été vécue. En même temps, l’équilibre civil-militaire doit être maintenu. Je vois un grand défi dans la coordination des deux.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Le facteur humain doit être utilisé de manière optimale. Et ce non seulement dans le quotidien militaire, mais aussi en ce qui concerne l’acquisition et la mise en œuvre de nouvelles technologies ainsi que dans l’optique de liens fiables entre l’armée, la politique, l’économie et la population civile.

Ce n’est qu’ainsi que les questions de légitimité des organisations militaires dans les sociétés démocratiques pourront trouver une réponse objective.


À propos de l’auteur de la recension

Né en 1982 à Brigue-Glis (VS), Dr. es lettres Florian Demont a étudié la philologie anglaise et la philosophie à l’Université de Bâle. Il a obtenu son master en philosophie à l’Université de Birmingham et au King’s College de Londres. Il a ensuite obtenu un doctorat en philosophie du langage à l’Université de Zurich. Depuis 2013, il est assistant scientifique des études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Dans l’enseignement et la recherche, il se concentre sur l’éthique du leadership, l’éthique militaire, les Leadership Studies et la théorie des valeurs.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.