The Army and the New Paradigm of Ground Combat: Lessons from Ukraine’s Failed 2023 Counteroffensive
[Modern War Institute, 18.02.2025, Bryan J. Bonnema, Moises Jimenez]
As reconnaissance UAS somewhat dissolved the fog of war, kill chains shortened and strike UAS now pose a constant danger in the Russian-Ukrainian war, offensive operations are likely to come at a higher cost. This report from West Point analyses the causes for why the 2023 Ukrainian counteroffensive failed. It highlights how the offensive-defensive balance has shifted towards defence and the difficulty this creates for liberating occupied territory. The comprehensive report further notes how crucial initiative and calculated risk-taking are on the tactical level. However, it also cautions that while low-level initiative should be welcomed, it is nevertheless crucial to effectively coordinate those actions for full effect.
In dieser Ausgabe thematisiert das Bundeswehrmagazin Y die Kommunikation innerhalb der Armee aus verschiedenen Blickwinkeln. Es steht darin geschrieben von vernetzter Kriegsführung, Informationskriegen, strategischer Kommunikation, und wie in der Bundeswehr Nachrichten überbracht werden wenn alle elektronischen Kanäle versagen.
It’s Time to Overhaul Information Transfer in Army Training
[War on The Rocks, 06.02.2025, Daniel Vasquez]
This article highlights how advancements in technology and an increasingly complex battlefield necessitate that lessons learned on the battlefield can quickly be dispersed within the armed forces and that effective solutions can be implemented quickly. At the same time, it notes how bureaucratic processes slow down the development and implementation of the needed adaptation to the situation on the ground. Whilst the report was written with a focus on the U.S. Armed Forces, any large organization including the Swiss Armed Forces are challenged by the slower processes and inefficiencies resulting out of bureaucratic procedures. The author Vasquez suggests that through integrating the services of commercial entities, military processes can become more dynamic and hence more effective. Moreover, the knowledge and experience of veterans of active wars (such as the Russian-Ukrainian war), could be employed to improve military training, processes and structures.
The Weaponisation of Toys and Implications for the Air Force
[Air and Space Power Centre, September 2024, Ryan Hodson]
In this report of the Australian Air Force, Hodson makes several observations on how drones will affect the aerial domain. He states how UAS (Unmanned Aerial Systems) have moved beyond simply being a carrier for grenades and supplies and are increasingly becoming ammunition themselves. Moreover, he mentions that because of the UAS’ speed, defenders against a drone attack only have minutes from launch until a potential impact. The time between sensors noticing the drone’s launch and communicating this to effectors who then neutralise it, must therefore be possible within only a few minutes.
This issue of the U.S.-American PRISM journal focuses on strategic questions such as how the future strategic environment might look like and which role the cyber and space domains will play in it, as well as how Special Forces can help to achieve deterrence.
Le « Update Conduite » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.
Si vous découvrez des choses intéressantes à lire sur Command, Leadership ou Management, nous serions heureux que vous les partagiez avec nous. Nous serions heureux de recevoir des conseils pour le prochain numéro du Leader’s Digest par .
Ce livre retrace de manière concise les grandes batailles urbaines du XXème siècle. Il étudie les acteurs, définit le contexte géographique, politique, militaire et social qui encadre le combat en « zone urbaine et confinée ». Il permet de se rendre compte de la complexité général de ce type d’engagement, mais prend assez de distance pour permettre un apprentissage utile pour le chef tactique.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?
Les batailles sont abordées de manière concise, fonctionnelle et utile d’un point de vue de l’instruction militaire. Il permet de mieux comprendre le contexte dans lequel le chef tactique doit agir.
Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?
Le livre reste malheureusement très descriptif dans sa première partie, toutefois, il amène un certain nombre de pistes de solutions dans la deuxième partie. Un aspect qui devra faire l’objet d’une mise à jour majeure est l’utilisation des drones (notamment First-Person-View, FPV) dans l’environnement urbain.
À qui s’adresse votre recommandation ?
À tout chef tactique qui souhaite mieux comprendre le combat en zone urbaine.
Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?
Il m’a permis de mieux appréhender le contexte dans lequel on exige un engagement militaire de ma part comme grenadier de chars. Il s’agit de comprendre le terrain, la nature des opérations urbaines, ses formes et les actions adverses potentielles.
À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?
Ce livre traite principalement de Command, dans la mesure ou il expose le contexte opérationnel d’un combat en zone urbaine et de ses conséquences sur la mission. D’autre part, il prendre en compte également les aspects de Leadership liés à la performance et la capacité à durer des militaires dans un tel environnement.
Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?
Le plus grand défi est sans doute de garantir la cohérence. Cela veut dire faire des choix, parfois audacieux, au profit d’un système global. Afin de garantir la capacité à faire des choix, il faut permettre la prise de risques, à tous les niveaux.
Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?
L’Armée suisse est en pleine phase de remontée en puissance, elle a aujourd’hui la possibilité de définir ses axes de progression majeurs et de travailler à un système global fonctionnel, en cohérence.
À propos de l’auteur de la recension
Capitaine Nicolas Penseyres, milicien, anciennement cdt cp gren chars 18/4 au sein du bat méc 18, va suivre le SFC C trp. Travaille en tant que collaborateur scientifique à l’Etat-major de l’armée (EM A) à Berne au Relations internationales de la défense (RI D). Il s’intéresse principalement aux études stratégiques, à l’histoire militaire et à la théorie et la pratique du wargaming dans le but de renforcer la capacité de défense.
À propos du « Livre du mois »
Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.
Les jeux de décision de Leader’s Digest doivent inciter les abonnés de cette newsletter à de se mettre – dans le cadre de scénarios – dans le rôle de personnes qui se trouvent confrontées à des défis éthiques ou tactiques.
Nous reprenons d’abord le dernier scénario présenté ; ensuite, Florian Demont, docteur en philosophie et éthicien militaire à la chaire de conduite et de communication de l’Académie militaire de l’EPF Zurich, présente les recommandations d’action que nous avons reçues.
Jeu de décision de Leader’s Digest #14
Scénario
Le conflit qui couvait depuis longtemps avec le voisin du nord s’est intensifié et a donné lieu, il y a sept ans, à une attaque armée et à une invasion de la Suisse par les troupes adversaires. Nos troupes ont certes pu stopper l’avancée dans une première phase avec l’aide de partenaires et d’alliés – mais le front s’est progressivement durci et s’est transformé en une véritable guerre de tranchées. Les gains de territoire de l’adversaire augmentent presque quotidiennement. Il ne s’agit certes que de succès minimes – mais même de nombreux petits pas mènent un jour à la victoire…
Alors que le moral des troupes était élevé dans la phase initiale du conflit – tout le monde était prêt à s’engager pour la défense du pays – les signes d’usure sont désormais évidents chez les soldats et les cadres. La fatigue et la désillusion se répandent de plus en plus. Alors qu’au début, on croyait encore à la victoire et à la possibilité d’évincer rapidement l’adversaire des territoires conquis, cette croyance s’estompe de plus en plus.
Le commandement de l’armée cherche désespérément des moyens d’améliorer les capacités de ses soldats. Bien avant le début de la guerre, des recherches actives étaient déjà menées dans le domaine de l’« human enhancement ». Une percée se dessine aujourd’hui. Ce qui ressemble à de la science-fiction est à portée de main : L’amélioration génétique de ses propres forces armées par l’administration de substances ; l’implantation de moyens de communication directement dans le corps des soldats ainsi que la possibilité d’améliorer de manière ciblée l’appareil locomoteur et musculaire de ses propres forces armées par des interventions chirurgicales. Ce qui ressemble à « Captain America » et « Wolverine » devient soudain une possibilité réelle. Les premiers essais sur et avec des volontaires le montrent : Si l’on dotait une partie significative de la troupe de ces capacités, une victoire serait possible dans les 12 mois à venir.
Bien entendu, cela soulève diverses questions éthiques. Jusqu’à quel point l’État peut-il empiéter sur les droits de la liberté et de la personnalité de l’individu lorsqu’il s’agit du soi-disant « objectif supérieur » : la protection de la population civile et la poursuite de l’existence de son propre État ? Dans quelle mesure peut-on obliger les soldats à mettre en œuvre ces nouvelles technologies sur eux ? Des centaines de personnes meurent chaque jour. Et maintenant, nous aurions la possibilité de mettre un terme aux tueries… Quelle est la décision éthiquement correcte ?
Le commandement de l’armée a décidé que ces moyens seraient utilisés à titre d’essai auprès de volontaires. Votre commandant de division vous a personnellement demandé, en tant que commandant compagnie au sein du bataillon d’infanterie 25, si vous étiez prêt à ce que cela puisse se faire dans votre compagnie d’infanterie avec 2 soldats par groupe (24 militaires au total). Une enquête préalable avait montré que votre compagnie comptait le nombre nécessaire de volontaires. Votre commandant de bataillon soutiendra l’initiative si vous vous engagez avec votre compagnie.
Vous pourriez opter pour trois programmes :
Un médicament qui supprime complètement l’anxiété par dose pendant 24h et qui, selon les premières études, aide également à réduire les troubles post-traumatiques.
Un stimulateur électromagnétique intégré dans le casque et capable de supprimer efficacement la fatigue pendant des jours (les effets secondaires n’ont pas encore été étudiés).
Une modification génétique qui améliore la vision de nuit de 250% en permanence.
Questions
Pour laquelle de ces expériences donneriez-vous votre accord au sein de votre compagnie ?
En tant que commandant de compagnie, à laquelle des expériences participeriez-vous personnellement ?
Comment justifiez-vous votre décision ?
Recommandation d’action du jeu de décision de Leader’s Digest #14
Le jeu de décision éthique #14 repose sur une thématique qui préoccupe actuellement fortement l’éthique militaire. Même si sans doute certains sont conscients des possibilités pharmacologiques pour améliorer les performances (plusieurs contributions ont mentionné le Pervitin comme exemple), des options technologiquement plus avancées, comme les exosquelettes, les interfaces cerveau-ordinateur ou les manipulations génétiques, sont moins présentes. Pourtant, ce sont toutes des possibilités que la DARPA a explorées ces dernières années. Ces options font également l’objet de débats éthiques militaires détaillés en France, en Angleterre, en Norvège et dans d’autres pays, avec déjà des premiers documents de position publiés.
Il est probable que des pays comme la Russie et la Chine explorent et testent également ces moyens d’amélioration et d’extension des capacités. Cependant, les cadres politiques, juridiques et éthiques y diffèrent de ceux des États-Unis ou de la France. Ainsi, cette thématique revêt aussi une dimension géopolitique qui influencera non seulement les conflits futurs possibles, mais aussi concrètement la justification, l’interprétation et le développement du cadre juridique international.
D’un point de vue juridique et éthique, il s’agit de concilier la nécessité militaire et la proportionnalité d’une part, et l’humanité comme valeur fondamentale d’autre part. Cependant, il existe souvent des tensions difficiles à résoudre pour les décideurs politiques et militaires. Cela commence par le fait que le droit international humanitaire régule les relations entre États en conflit tandis que les dispositions relatives aux droits humains s’appliquent toujours aux individus (qu’un conflit armé soit présent ou non). Le jeu de décision présentée par le capitaine aumônier Daniel Rohner soulève donc également la question cruciale de savoir si et dans quelle mesure les décideurs à différents niveaux possèdent les connaissances et compétences nécessaires pour gérer ces problématiques complexes – en tenant compte des évolutions globales et des tensions éthico-juridiques associées.
Parmi les six propositions soumises (un nouveau record !), certaines étaient meilleures que d’autres. Les meilleures propositions étaient étonnamment proches dans leur approche et contenu. En fin de compte, la proposition du premier-lieutenant Ralph Meier est la meilleure. Cette proposition se distingue par une réflexion éthique approfondie sur le sujet, une focalisation claire sur la responsabilité du commandant envers ses soldats et une argumentation structurée et convaincante. La prise en compte des conséquences potentielles à long terme est également un point fort justifiant cette évaluation.
Forces :
Analyse éthique approfondie : Le premier-lieutenant Meier identifie clairement les questions éthiques centrales comme l’autonomie, l’intégrité physique et le risque d’instrumentalisation des soldats.
Considération des conséquences à long terme : L’incertitude sur les effets à long terme de deux options est citée comme un argument central contre leur utilisation. L’impact positif de la suppression de la peur sur la santé mentale à long terme est également mentionné.
Forte responsabilité de commandement : L’auteur met en avant sa responsabilité envers le bien-être des soldats et justifie ses décisions depuis cette perspective.
Argumentation structurée et convaincante : L’analyse des options est clairement structurée, expose les avantages et inconvénients de chaque option et mène à une décision bien argumentée.
Référence aux principes fondamentaux : Le premier-lieutenant Meier souligne l’importance de ne pas sacrifier la dignité humaine même en temps de guerre.
Critiques :
Les aspects juridiques ne sont pas traités explicitement en détail, bien que les considérations éthiques impliquent souvent des questions juridiques (et vice versa).
Nous remercions tous les participants pour leurs contributions et félicitons le premier-lieutenant Ralph Meier pour avoir remporté le livre « Communicating for a Change ».
Cette édition d’hiver très complète de stratos contient, outre des discussions sur des questions stratégiques et de politique de neutralité, une contribution de Sarah von Felten sur « Future-Oriented Military Leadership Concepts in the Swiss Armed Forces » et traite en outre de la boucle OODA ainsi que des enseignements qu’une officière de carrière suisse et ancienne commandante de contingent de la KFOR résume dans stratos après son engagement. Ses explications concernant la qualité de la formation de l’armée suisse et l’importance de l’interopérabilité sont particulièrement intéressantes.
Diese Ausgabe des Bundeswehrmagazins beleuchtet die Wichtigkeit zivil-militärischer Zusammenarbeit und vergleicht die Wehrpflichtsmodelle von sechs Ländern miteinander. Durch eine Reduktion der Armeestärke und gleichzeitigem Bevölkerungswachstum sank auch in der Schweizer Gesellschaft der Fussabdruck der Armee. Ebenfalls werden in der Schweiz Änderungen zum jetzigen Dienspflichtmodell diskutiert. Das Magazin ist also gleich doppelt lesenswert.
Drones in Modern Warfare: Lessons Learnt from the War in Ukraine
[Australian Army Occasional Paper No. 29, 2024, Dr Oleksandra Molloy]
This paper uses interviews with Ukrainians and Australians who work in defence, academia, industry and government to compile a comprehensive analysis of which lessons in modern drone warfare can be learnt from the War in Ukraine. The analysis explains in depth how aerial drones are changing the character of warfare and how militaries need to change structurally and culturally to those technological changes. It further strikes the importance of rapid adaptation and innovation; any armed forces without the ability to rapidly innovate, risk becoming extremely vulnerable to an enemy who does. A key example here are Russian fiber-optic drones, which Ukraine was extremely vulnerable to until it found a way to counter them effectively. Overall this is a highly valuable and concise research paper.
Military Leadership Concepts – An International Perspective
[MILAK an der ETH Zürich, 2024, Sarah von Felten, Patrick Hofstetter, Michael Holenweger]
As the effectiveness of an organisation is built on the effectiveness of the people, military leadership is especially crucial. This collection of 20 case studies sheds light on the military leadership concepts in 17 armed forces. It does so by combining the expertise of 34 authors who talk about their armed forces’ military leadership concepts of yesterday, today and tomorrow. The book can be ordered from the link below.
Resilienz – Wie bleibt man stark, wenn der Druck wächst? Ein Gespräch mit dem Chef der Armee
[Youtube Schweizer Armee, 24.01.2025, KKdt Thomas Süssli, Dr. Hubert Annen]
In dieser Spezialfolge des Schweizer Armee-Podcasts dreht sich alles um das Thema Resilienz – ein Schlüssel, um in herausfordernden Zeiten standhaft und fokussiert zu bleiben. Dr. Hubert Annen, Dozent für Psychologie an der Militärakademie, und der Chef der Armee, Korpskommandant Thomas Süssli, teilen ihre Perspektiven zu Resilienz. Tauchen Sie ein in dieses inspirierende Gespräch zwischen einem Experten für Militärpsychologie und einem der führenden Köpfe der Schweizer Armee.
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Andy Stanley est pasteur de la Northpoint Community Church – l’une des plus grandes et des plus influentes églises des Etats-Unis. En tant que pasteur et communicateur, il a constaté à maintes reprises que ses discours et ses prédications « tombaient dans le vide » et n’avaient aucun impact sur la vie de ses auditeurs. Dans son livre, il donne des conseils pratiques pour qu’un discours ait vraiment « de la chair sur l’os » et devienne pratique et réalisable. Fortement recommandé à tout communicateur – et pas seulement aux pasteurs.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?
En tant que communicateur, la simple « feuille de route » que Stanley établit pour les discours – rigoureuse, compréhensible et applicable – m’aide.
Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?
Non. Bien sûr, chaque communicateur a son propre « style » – mais le livre est adaptable.
À qui s’adresse votre recommandation ?
Il s’adresse à tous ceux qui essaient de communiquer de manière à ce que quelque chose change réellement et concrètement dans la vie de leurs auditeurs.
Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?
La qualité de mes discours et de mes interventions publiques s’est nettement améliorée. Mais surtout, je ne m’arrête plus à véhiculer des « vérités », mais je les rends praticables et applicables.
À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?
« Qui communique dirige ! Pour diriger, il faut bien communiquer ! » Une bonne communication (« transmission de sens ») est un facteur clé d’un bon leadership.
Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?
Le leadership dans une armée d’instruction est très différent du leadership en situation d’engagement. Je pense qu’il y a des choses à venir…
Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?
Que nous apprenions déjà à entraîner les « soft skills » communicatives du leadership (encouragement / empathie / clarté dans l’orientation des objectifs / transmission de la vision / disposition au sacrifice et exemple du leader lui-même) et à les transmettre aux échelons inférieurs.
À propos de l’auteur de la recension
Le cap aum Daniel Rohner est chef EM Service d’aumônerie de l’armée et actif dans le bat PM 2. Il est marié et a trois enfants adultes. Depuis 23 ans, il est pasteur à la FEG de Viège. Pendant son temps libre, il est actif dans le club de karaté et aime se promener dans la nature valaisanne.
À propos du « Livre du mois »
Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.
Les jeux de décision de Leader’s Digest doivent inciter les abonnés de cette newsletter à de se mettre – dans le cadre de scénarios – dans le rôle de personnes qui se trouvent confrontées à des défis éthiques ou tactiques.
Nous commençons par répéter le scénario présenté la dernière fois ; ensuite, nous présentons une appréciation des points les plus importants à discuter. Les recommandations d’action sont présentées par le lt col EMG Patrick Hofstetter, professeur de conduite et de communication, en accord avec son équipe de recherche de l’Académie militaire de l’EPF de Zurich.
Jeu de décision de Leader’s Digest #13
Scénario
C’est la guerre en EUROPE. Il y a quelques jours, l’adversaire a fait valoir des revendications territoriales pour la région de PETIT-BÂLE – RIEHEN. Actuellement, une manœuvre (déploiement) d’une division mécanisée ennemie a lieu entre ALTKIRCH – LÖRRACH – WEHR.
Ces derniers jours, des forces irrégulières ont mené plusieurs actions de sabotage ciblées sur des installations de recherche et de services à BASEL (peu de dommages collatéraux). En outre, elles ont attaqué des infrastructures civiles critiques (centre de distribution Coop PRATTELN, EW RHEINFELDEN) ainsi que le poste de commandement du bataillon d’infanterie 65 à MAISPRACH avec des armes d’infanterie et des armes antichars (RPG).
Les postes de douane de ST. LOUIS, WEIL, RHEINFELDEN et BAD SÄCKINGEN sont fermés. On constate une forte augmentation des passages illégaux de la frontière par le RHIN (1000 par semaine). L’OFAC soutient l’armée.
L’augmentation des réfugiés pousse à la violence des groupes d’autodéfense et alimente l’attitude négative des citoyens suisses à l’égard des réfugiés.
Adversaire
Possibilité d’évolution de la situation déterminante
L’adversaire peut, après avoir atteint l’objectif intermédiaire de la brigade RHEINFELDEN, pousser en 1h avec un bataillon mécanisé, une compagnie, 1 section de front en direction de MAGDEN et ensuite avec deux compagnies l’une à côté de l’autre 2 sections de front à travers MAGDEN, afin de décharger en 3 à 6h sa poussée principale le long de l’A2.
Autres possibilités de développement de la situation
L’adversaire peut, après avoir atteint l’objectif d’attaque AUGST, pousser en 2h avec un bataillon mécanisé, une compagnie, une section en front sur OLSBERG vers MAGDEN, afin de décharger en 1–2h sa poussée principale le long de l’A3.
Dans tous les cas, l’adversaire peut
(forces armées régulières) Préparer son assaut avec l’artillerie sans tenir compte de l’occupation civile ou des biens culturels;
(forces armées irrégulières, forces d’opérations spéciales) Au moyen de la propagande et/ou de la guerre psychologique, diriger les flux de réfugiés de manière à ce qu’ils évitent l’offensive principale et protègent son flanc, limitant ainsi notre mobilité;
(défense civile CH) Marquer sa présence dans la zone frontalière de RHEINFELDEN au moyen de patrouilles et de checkpoints.
Moyens propres
Vous commandez la 2e compagnie du bataillon d’infanterie 65 et avez subordonné les moyens suivants pour l’accomplissement de la mission :
3 sections d’infanterie avec 4 groupes chacun. Celles-ci disposent chacune d’un char de grenadiers à roues (y compris 12,7 mitrailleuse distance d’engagement jusqu’à 1000m), 2 mini-mitrailleuses (distance d’engagement 600m), 4 RGW (arme antichar 200-300m) ;
2 équipes d’éclaireurs (4 éclaireurs par équipe, un fusil tireur d’élite 20+accessoires, distance d’engagement 800m et un appareil de conduite de tir à arc mortier 8,1cm).
En outre, vous recevez les moyens suivants :
6 charges explosives cratère 88 ;
10 NLAW (arme guidée antichar 400-600m) ;
2 moyens mini UAV avec une durée d’engagement de 15′ par charge.
Votre compagnie est en service depuis des semaines. Depuis le secteur d’attente de LIESTAL, vous avez jusqu’à présent rempli des missions de stabilisation et terminé l’instruction liée à l’engagement. L’engagement à MAGDEN est donc le premier engagement de combat de la compagnie.
Mission
Vous venez de recevoir les ordres du commandant de bataillon et vous avez reçu la mission suivante :
La cp inf 65/2 tient le chaudron MAGDEN et empêche une poussée ennemie à travers MAGDEN, direction A2.
Les formations voisines ont reçu les missions suivantes :
La cp inf 65/1 bloque à RHEINFELDEN-EST et se tient prête à accueillir la cp 65/3.
La cp inf 65/3 exploite l’ennemi dans le secteur de RHEINFELDEN-OUEST, bloque le pont dans la vieille ville de RHEIFELDEN et se tient prête à détruire l’ennemi qui a fait une percée dans le RÖTIHOF ainsi qu’à protéger le flanc MÖHLIN en faveur du Bataillon mécanisé 14.
La cp inf appui 65 empêche l’ouverture du pont EW SALINE et EW RIBURG et appuie les compagnies d’infanterie avec des tirs d’arc.
Enivronnement
Délais de temps
Au cours des 12 prochaines heures, vous devez explorer le secteur d’engagement et présenter une première décision au commandant de bataillon dans le cadre du dialogue tactique. Les préparatifs de combat doivent être terminés dès la fin du dialogue tactique dans les 72 h suivantes et la compagnie doit être prête au combat.
Questions
Mettez-vous à la place de l’adversaire : comment prendriez-vous MAGDEN et le garderiez-vous ouvert pour les forces suivantes ?
Quelle est votre décision pour tenir MAGDEN et empêcher une poussée ennemie à travers MAGDEN en direction de l’A2 ?
Où et comment déployez-vous vos moyens antichars (articulation, espaces de feu, espaces de position) ?
Où et avec quels moyens canalisez-vous l’adversaire ?
Où planifiez-vous les espaces de feu pour le tir à l’arc et leurs espaces de mouvement ?
Une esquisse de décision est souhaitée et suffisante.
Recommandation d’action du jeu de décision de Leader’s Digest #13
Deux solutions nous sont parvenues pour le Tactical Decision Game #13 ; il est probable que certains tacticiens soient encore en hibernation ou paralysés par les développements géopolitiques. Une chose est sûre : le bat méch 14 n’est apparemment pas concerné, car les deux solutions nous sont parvenues de cette formation. La question se pose maintenant de savoir si l’officier d’appui-feu ou le S2 de cette formation remportera le prix ? Les deux contributions sont d’ailleurs accompagnées de représentations impeccables, l’une d’entre elles ayant même été soumise sous forme de layer .milxlyz. Pour tous ceux qui ont encore un potentiel de développement tactique pendant leur temps libre : sur https://www.map.army/, chacun peut dessiner, enregistrer et partager ses layers. Idéal pour la préparation des cours de répétition et plus encore. Mais venons-en aux choses essentielles :
Tout d’abord, les deux solutions sont évaluées en fonction de leur complexité. La solution du S2 comprend sept pages, dont six illustrations (un layer rouge, une analyse du terrain, un layer décision de base, trois layers sur les trois phases de la décision). C’est un travail consciencieux et compréhensible. Cependant, la simplicité a aussi son importance. La solution de of AF comprend deux pages et un layer et répond également à toutes les questions, c’est pourquoi il remporte le premier point : 1:0.
L’analyse du terrain par l’of AF est également un argument en sa faveur, comme le montre la concentration des forces à l’ouest de la route principale. Il divise le terrain en quatre phases (LPh), bien que je recommande de parler de lignes de coordination (LC) en défense. En attaque, nous nous attendons à ce que les LPh soient traitées l’une après l’autre, phase par phase. En défense, nous devons cependant avoir une compréhension plus dynamique : nous pouvons peut-être retirer une section vers une LC, pour la réutiliser plus tard deux LC plus loin pour une contre-attaque. Les tirs de mortier ou l’exploration peuvent également être coordonnés à l’aide des LC, sans qu’elles soient traitées de manière séquentielle. Il convient de souligner que le S2 s’est procuré des cartes des bunkers historiques près d’ÄNGI, ce qui permet de visualiser non seulement la barrière antichar dans le fond de la vallée, mais aussi le fort d’infanterie et son contrefort sur les flancs. Il va sans dire que nous utiliserons ce type d’infrastructure de combat même lorsqu’elle aura été mise hors service. Pour cette idée, le S2 égalise à 1:1.
Ensuite, j’évalue la représentation ROUGE, qui est fondamentalement la même (depuis la région de RHEINFELDEN, avec au maximum une section en première ligne, avançant dans le chaudron de MAGDEN) : l’orientation de l’of AF concernant l’adversaire est claire en termes de forces, mais j’utiliserais le terme populaire de changement d’échelon avec plus de parcimonie. Deux changements d’échelons sur 2 km me semblent un peu trop de micro-management – de plus, une formation qui dépasse une autre n’est pas forcément un changement d’échelon (bien que le terme ou la différence puisse être défini à l’occasion). Le S2 souligne également dans sa présentation la menace sur les flancs (est-ce que j’ai entendu S2 ?), c’est pourquoi ce point lui revient également : 1:2.
Dans son intention même, l’of AF prévoit un déroulement simple : dans une première phase, une section use l’adversaire dans l’avant-terrain d’ÄNGI et deux sections se tiennent prêtes à bloquer côte à côte la périphérie de MAGDEN. Dans une deuxième phase, la section de l’avant-terrain se retire et bloque MAGDEN Est, de sorte que trois sections finissent par bloquer côte à côte. Les deux sections extérieures se tiennent également prêtes à lancer des contre-attaques par les flancs. La solution S2 prévoit également une section dans l’avant-terrain, en utilisant l’infrastructure de combat décrite ci-dessus. Le point d’appui centrale est alors effectué par une section sur la route principale, sur laquelle l’adversaire doit être canalisé. Il reste ainsi une troisième section derrière le point d’appui prête à effectuer des contre-attaques de flanc des deux côtés. Il n’est pas facile d’attribuer des points ici ; dans tous les cas, un total de 3 points doit être attribué pour la décision. En effet, la disposition du S2 d’une section dans l’avant-terrain me semble plus efficace (en exploitant les positions historiques), ce qui lui vaut un point supplémentaire ; 1:3. Cependant, l’utilisation en terrain urbain me semble plus appropriée dans la solution de l’of AF. La mise en place de deux sections côte à côte – et même de trois après le retrait de la section depuit l’avant-terrain – correspond au principe de « disloquer les moyens et synchroniser les effets ». De plus, il me semble plus facile d’effectuer des contre-attaques dans le cadre d’une demi-section avec les moyens de l’infanterie sur un terrain bâti que de les coordonner au niveau de la compagnie, comme prévu dans la solution du S2. Le rapport est donc de 2:3. Je donne un troisième point pour le choix d’un Killing Ground déterminé. Dans la solution de l’of AF, à partir de la périphérie de MAGDEN, un tel terrain n’est pas immédiatement évident pour moi. Il en va autrement pour le S2, où le point d’appui de MAGDEN n’est prévu qu’après 200 mètres dans le village ; une condition idéale pour bloquer l’adversaire sur la route principale – et cela correspond également à l’intention de canaliser l’adversaire sur cette route. Cela semble séduisant sur le plan psychologique et permet également d’accueillir un nombre suffisant d’adversaire. Je lui accorde un point supplémentaire, ce qui porte le score final à 2:4. Cette fois, le vainqueur aux points est le S2, le capitaine Raphael Iselin. The winner takes it all, mais il est prié d’emprunter le livre « Call Sign CHAOS – learning to lead » de Jim Mattis et Bing West à son camarade, le capitaine Robin Wehrle, lors du prochain service. Félicitations !
Militärethische Perspektiven: Führung, Erziehung, Ausbildung im Spiegel von Tod und Technologie
[stratos Sonderausgabe, November 2024]
Diese umfassende Sonderausgabe von stratos bietet einen faszinierenden Einblick in aktuelle ethische Fragestellungen im militärischen Kontext. Als Kollaboration der DACH-Region entstanden, befassen sich die Autorinnen und Autoren aus Deutschland, Österreich und der Schweiz mit Militärethik und den militärethischen Fragen, die neue Technologien wie KI und Human-Machine Teaming mit sich bringen. Das Heft umfasst zwölf Artikel, die ein breites Themenspektrum abdecken und theoretische Überlegungen mit praxisnahen Ansätzen verbinden. Es bietet somit allen, die sich für die ethischen Herausforderungen moderner Streitkräfte interessieren, eine Fülle spannender Denkanstösse und Erkenntnisse.
Tactical Lessons from Israel Defense Forces Operations in Gaza, 2023
[RUSI, 2024, Jack Watling & Nick Reynolds]
This study examines the tactical lessons learned by the IDF’s operations in Gaza and then applies some of them to the British Army. Many findings can similarly be applied to the Swiss Armed Forces. Amongst others, the study examines how to avoid friendly fire in an urban environment and studies the effect rubber has on movement and the coordination and control of fire. Moreover, it addresses the problems of distinguishing friendly from enemy UAVs and friendly electronic protection disrupting one’s own command and control processes.
Russia’s War in Ukraine – Emerging Insights for UK and NATO Joint Doctrine
[RAND Corporation, 18.11.2024, James Black et al.]
Similarly to the previous study, this RAND research aims to capture insights of Russia’s War in Ukraine. Whilst it focuses on doctrine, some of its contributions are also relevant on the tactical level, as the following two quotes show:
Continuous learning and adaption remain imperative to support competitiveness in a context of rapid technological and tactical evolution.” & “[…] there is an urgent need to boost Defence’s capacity for learning and adaptation. This includes having efficient lessons, warfare development and doctrine functions, and the processes and culture to translate the latest ideas into behavioural change across Defence.
Diese Edition des Bundeswehr-Magazins ist fokussiert auf die Unterstützungstruppen und beschreibt detailiert, welche unerlässlichen Beiträge u.a. Heeresaufklärer, Logistik- und Sanitätstruppen für die Kampftruppen leisten, sowohl vor, während und nach einem Kampfeinsatz.
Le « Update Conduite » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.
Si vous découvrez des choses intéressantes à lire sur Command, Leadership ou Management, nous serions heureux que vous les partagiez avec nous. Nous serions heureux de recevoir des conseils pour le prochain numéro du Leader’s Digest par .
Les quelque 250 pages décrivent l’expérience acquise par Jim Mattis au cours de 44 années passées dans le corps des Marines américains, de soldat dans la réserve de l’USMC à général quatre étoiles, avant de servir pendant deux ans, à partir de 2017, en tant que secrétaire américain à la Défense dans l’administration Trump.
Le livre est divisé en trois sections, le leadership tactique, opérationnel et stratégique, et exprime que la confiance est un lien qui unit le leader aux personnes qui lui sont confiées. De cette confiance découle une grande responsabilité qui exige un comportement clair.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?
J’ai été fascinée par la manière dont Mattis décrit ses expériences de leadership. Elles sont authentiques, compréhensibles et inspirantes.
Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?
Non, le livre est pour moi concluant et crédible.
À qui s’adresse votre recommandation ?
Ce livre n’est pas écrit comme une biographie, c’est un manuel sur le leadership. Je le recommande à tous ceux qui sont déjà chargés de cette tâche merveilleuse ou qui le seront bientôt.
Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?
En tant que commandant de l’école d’officiers de l’infanterie, ce livre est, avec le règlement de service de l’armée suisse, une base importante pour la formation au leadership des aspirants. Il s’agit pour moi de leur apprendre qu’en tant que futurs chefs, ils ont la responsabilité de gagner la confiance de leurs supérieurs en adoptant un comportement authentique et compréhensible.
À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?
Le livre couvre ces trois aspects. Il met toutefois l’accent sur la mission (Command) et l’homme (Leadership).
L’aspect du management est par exemple traité au chapitre 5 sous le titre « A lean Staff ».
Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?
Je pense que nous sommes très forts dans le domaine du management. Je vois cependant de grandes faiblesses dans le domaine du leadership et du command. Je souhaite que nous fassions davantage confiance à nos leaders, que nous choisissons et formons nous-mêmes, afin de libérer leurs initiatives.
Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?
Que nous sommes conscients de nos faiblesses et que nous les abordons activement.
À propos de l’auteur de la recension
Le colonel Marcel Winiger est entré dans l’armée en été 1995 comme grenadier à Isone. Il a ensuite accompli l’ESO et l’EO avec service pratique à l’école de grenadiers d’Isone. Après avoir commandé les cp gren 19 et 20/2, il est entré à l’état-major du bat inf 65 en tant que S3, qu’il a commandé en tant que cdt pendant 4 ans à partir de 2015. Il a ensuite été G7 à l’état-major de la div ter 4 jusqu’en 2022. Depuis trois ans, il est cdt de l’EO inf à Liestal. Auparavant, il a été cdt rempl cdmt IFO 18 pendant 4 ans. Marcel Winiger est marié et père de 4 fils, il habite à Rothenburg (LU). Le sport, la cuisine et la lecture font ses loisirs.
À propos du « Livre du mois »
Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.
Les jeux de décision de Leader’s Digest doivent inciter les abonnés de cette newsletter à de se mettre – dans le cadre de scénarios – dans le rôle de personnes qui se trouvent confrontées à des défis éthiques ou tactiques.
Nous commençons par répéter le scénario présenté la dernière fois ; ensuite, nous présentons une appréciation des points les plus importants à discuter. Les recommandations d’action sont présentées par le lt col EMG Patrick Hofstetter, professeur de conduite et de communication, en accord avec son équipe de recherche de l’Académie militaire de l’EPF de Zurich.
Jeu de décision de Leader’s Digest #12
Scénario
La SUISSE est en guerre depuis plusieurs mois. Les combats ouverts se limitent à l’EST de la SUISSE, mais l’ensemble du territoire national est la cible d’actions d’espionnage et d’attentats. Ce sont surtout l’administration fédérale, les organisations internationales et les services publics qui sont touchés.
La situation est également instable en SUISSE ROMANDE. L’armée a pris la responsabilité de la zone dans les régions particulièrement menacées. C’est notamment le cas là où l’adversaire tente de nous entraver dans nos secteurs d’attente.
Dans la région de CHANCY, suite à un attentat avec un camion chargé d’explosifs, plusieurs bâtiments ont été endommagés et partiellement détruits, entre autres le poste de commandement de la compagnie d’infanterie 65/2 et la gare d’EPEISSES.
La principale conduite d’eau de la région a été endommagée lors de l’attentat et a inondé un parking souterrain, mettant en danger les moyens de transport réservés aux formations mécanisées.
Le poste de commandement du bataillon d’infanterie 65 à EPEISSES a été attaqué par les troupes d’un groupe terroriste, les ELTI, dans le chaos qui s’en est suivi. Le dépôt de munitions avancé a été touché et le bâtiment s’est effondré à l’ouest. Certaines routes ont été partiellement bloquées.
En réaction aux activités de l’ELTI, l’HeBü, une milice locale organisée de manière indépendante, a renforcé sa présence dans la région.
Adversaire
ELTI (ELBONIAN Tigers): Groupe terroriste
Arme de poing, quelques armes antichars
MANPAD
Charges explosives improvisées
Capacité à commettre des attentats, vol de matériel militaire
Irréguliers
ViHe (Vigilance Helvétique): Organisation paramilitaire comptant environ 200 membres dans la région
Armes de poing, notamment anciennes armes de l’armée (fusil d’assaut 90, fusil d’assaut 57, divers pistolets)
Gilets de protection achetés à titre privé
Matériel de barrage, en partie propriété privée, en partie des communes
Camions, camionnettes, minibus
Capacité à la recherche de renseignements auprès de la population en raison de l’ancrage local
Moyens propres
Vous commandez une compagnie de sauvetage :
1 section de commandement
3 sections de sauvetage
1 section d’appui
La compagnie de sauvetage est équipée d’armes personnelles (fusils d’assaut et pistolets). Elles disposent d’un équipement technique composé de :
3 assortiments de sections de sauvetage avec du petit matériel pour le sauvetage en décombres,
2 assortiments d’intervention en décombres avec des moyens spécifiques pour le sauvetage en décombres,
2 transporteurs d’eau et
3 assortiments d’intervention en cas d’incendie avec un kilomètre de tuyau chacun.
Mission
La compagnie de sauvetage intervient dans le village d’EPEISSES (sauvetage de débris), protège et maintient (transport d’eau et lutte contre l’incendie) le mode de transport réservé.
Enivronnement
Le village d’EPEISSES est situé dans une cuvette de terrain. Il comprend une gare avec transport de marchandises, un dépôt de carburant (une citerne), un centre commercial ainsi que diverses infrastructures commerciales et résidentielles. Le village abrite également le poste de commandement du bataillon d’infanterie 65 ainsi que le poste de commandement de la compagnie d’infanterie 65/2.
Rapports de temps
Début de mission immédiat, durée prévue de la mission 48 heures
Questions
Comment procéderiez-vous pour le sauvetage ? Quels sont vos ordres ?
Quelles mesures prenez-vous contre l’ELTI ?
Comment réagissez-vous face à la ViHe ?
Recommandation d’action du jeu de décision de Leader’s Digest #12
Deux propositions de solution ont été reçues pour le TMD#12, qui se distinguent sur un point essentiel, à savoir le traitement de la « HeBü ». Cette organisation fictive a été introduite dans le cadre méthodologique « LU-17 » et décrit des forces irrégulières qui ont tendance à être amicales envers la Suisse et donc envers l’armée. Dans le cadre d’exercices, la HeBü est décrite afin de sensibiliser la troupe au fait que chaque irrégulier ne représente pas automatiquement un adversaire. Compte tenu de l’importance des formations de volontaires dans la défense de l’Ukraine, la question se pose également pour la Suisse de savoir comment traiter les forces amicales mais irrégulières. Les deux solutions proposées avancent chacune des arguments crédibles, mais aboutissent à des conclusions différentes.
Le cap I. résume sa position en un paragraphe : « La collaboration devrait être réglée par la guerre déjà en cours dans les Rules of Behavior (RdB) et être connue du cdt cp. En Ukraine, les ‹ bataillons de volontaires › initiaux sont devenus une partie officielle des forces armées ukrainiennes en tant que ‹ Territorial Defense Forces ›. Après des mois de guerre, la Suisse aura elle aussi du mal à se passer de milliers de volontaires. C’est pourquoi je pars très fortement du principe qu’une collaboration sera autorisée. Pour une première et une deuxième phase, je ne veux dans la zone sinistrée que des militaires et des personnes directement concernées. Ainsi, la situation chaotique ne sera pas encore plus confuse et une éventuelle infiltration par ELTI sera plus difficile ». Il s’agit d’une utilisation différenciée de la ressource « HeBü ».
Le Lt M. exprime des préoccupations plus détaillées sur la question « Comment gérez-vous la HeBü ? »: « Leur attitude émotionnelle et énergétique est difficile à contrôler. […]. Une intégration des membres de la HeBü dans des activités d’aide civile en dehors de la zone centrale serait cependant à mon avis supportable. Autres justifications pour une prise de distance opérationnelle : l’armée a le monopole de la violence étatique, […] la HeBü est une organisation autoproclamée sans légitimation officielle […]. De plus, la HeBü a une structure de commandement peu claire, pas de procédures d’engagement standardisées et pas de communication sécurisée […]. Un niveau de formation inconnu […] ainsi qu’un risque potentiel de mise en danger de soi-même […] des loyautés peu claires de certains membres de la HeBü […] danger dans une fuite d’informations non souhaitée […] ».
Les deux auteurs abordent cette question de manière spécifique et différenciée. Il faut espérer que ces questions seront tranchées par le niveau de commandement stratégique avant une guerre en Suisse, afin que les commandants d’unité n’aient pas à se poser cette question.
Sur le fond, je partage la perspective du cap I. ; je considère qu’il est exclu de défendre la Suisse avec l’effectif actuel de l’armée sans intégrer des volontaires ou coopérer avec eux – la Suisse connaît de par son histoire des conceptions de ce type, il suffit de penser par exemple aux corps de défense locaux. Dans la réponse au TDG, j’accorde toutefois une plus grande valeur à la solution du lieutenant M., car il développe de manière très différenciée les problèmes liés à la gestion des irréguliers. Même ceux qui sont prêts à considérer la Hebü comme partenaire potentiel de l’armée ne peuvent pas éviter de prendre en compte les risques correspondants. De plus, le lieutenant M. a fait d’autres réflexions habiles dans sa solution, comme la demande de spécialistes et une décision claire sous forme de carte. Nous n’aborderons pas ces deux points ici, mais ils sont suffisants pour que le Lt Ralph Meier reçoive le livre « Positive Leadership » du Dr Markus Ebner, présenté dans la newsletter #12. Nous le félicitons chaleureusement.
International crises put governments to the test, forcing decisions that can unite or divide citizens. This article explores how Switzerland’s strong reservoir of public trust in leadership has provided stability, in contrast to the growing dissatisfaction faced by other European nations. This article is available in German, French and English.
Wie transformationale und absichtsbasierte Führung die Zielerreichung mittels Auftragstaktik vorantreibt
[stratos, 24.10.2024, Alessandro Rappazzo]
Wie können Führungsstile in einer sich wandelnden Welt erfolgreich angewendet werden? Der Artikel untersucht, wie transformationale und absichtsbasierte Führung die Umsetzung der Auftragstaktik in der Schweizer Armee stärken können. Dabei steht die Balance zwischen Vision und klaren Zielen im Mittelpunkt, um Teams effektiv zu leiten und anzupassen.
[Galladé Podcast, 17.11.2024, Chantal Galladé, Amélie Galladé und Kurt Pelda]
Kurt Pelda, erfahrener Kriegsreporter, gibt in diesem Podcast faszinierende Einblicke in sein Leben und seine Arbeit. Er berichtet von riskanten Einsätzen an der Front, Nahtoderlebnissen und der Herausforderung, zwischen Kriegsgeschehen und Privatleben zu balancieren. Für militärische Führungspersonen ein wertvoller Einblick in den Kriegsalltag und seine Auswirkungen jenseits der Frontlinien.
Why Leadership Teams Fail – And what to do about it
[Harvard Business Review, 9/2024, Thomas Keil and Marianna Zangrillo]
This article is part of a series and examines the critical role of leadership team health in organizational success, highlighting how dysfunctions within senior teams can significantly hinder strategy execution and morale. Drawing on insights from over 100 CEOs and executives, it identifies three common patterns of dysfunction: shark tanks, petting zoos, and mediocracies and explores effective strategies for addressing them.
An interesting read for military personnel seeking to better understand the impact of ongoing war on civilian cities. This article focuses on the Ukrainian border city of Vovchansk, comparing its conditions before and after the war, and explores how conflict reshapes both the physical environment and the lives of its inhabitants.
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