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Leader's Digest Leader's Digest #16 Newsletter

Update Conduite : Mai 2025

Old and New Lessons from the Ukraine War

[The Strategist, 07.06.2024, Joseph S. Nye]

In this concise article, Prof. em. Joseph S. Nye Jr. summarizes the main lessons from the Russian-Ukrainian War. Amongst others, he mentions how new weapons are complementing and not replacing old weapons on the battlefield, why information warfare matters, and how war remains unpredictable.

Link: https://www.aspistrategist.org.au/old-and-new-lessons-from-the-ukraine-war/

«Im Kriegsfall wäre die Schweiz nahezu wehrlos»

[Tagesanzeiger, 06.04.2025, Michael Marti]

Prof. em. Dr. Stig Förster, aufgewachsen in den Ruinen von Westberlin der 1950er Jahre und geprägt durch die immense Zerstörung des Krieges, entschied daraufhin sich der Militärgeschichte zu widmen. In diesem Interview diskutiert er unter anderem die bewaffnete Neutralität der Schweiz, die Zukunft der Kriegsführung, und die Kosten des Krieges. Er spricht unter anderem darüber, wie er die Bedrohungslage für die Schweiz einschätzt, und wie die Schweiz sowie die Schweizer Armee seiner Meinung nach darauf reagieren sollten.

Link: https://www.tagesanzeiger.ch/schweizer-militaer-im-kriegsfall-waere-die-schweiz-nahezu-wehrlos-223084259586

Wehrhafte Demokratie

[IF – Zeitschrift für Innere Führung 3/24, Juni 2024]

Diese Ausgabe der Bundeswehrzeitschrift IF thematisiert unter anderem Gesamtverteidigung und psychologische Resilienz, beides ebenso relevante Themen für die Schweizer Armee. Weiter wird betont, wie für Gesamtverteidigung sowohl innerhalb der Armee als auch in der Gesellschaft ein grundlegender Konsens herrschen sollte. In der Schweiz lässt sich dies allenfalls auf die Neutralität anwenden. Gerade weil das Verständnis der Neutralität von Bürger zu Bürger variiert, ist es hilfreich die eigene Meinung sowie andere Meinungen besser zu verstehen, was dann die informierte Diskussion darüber und somit einen folgenden grundlegenden Konsens erlaubt. Die direkte Demokratie der Schweiz fordert eine solche Diskussionsfähigkeit ganz besonders, weil Gesellschaft und Schweizer Armee darauf aufbauen können.

Link: https://www.bundeswehr.de/de/organisation/weitere-bmvg-dienststellen/zentrum-innere-fuehrung/wehrhafte-demokratie-5812416

Unencrypted Communications by Russia Undermines Operational Security in Ukraine

[GlobalData, February 2023]

This report of a British consulting firm focuses on the OPSEC risks associated with the phone use of troops. Whilst it focuses on Russian troops who were targeted after compromising OPSEC through their phone use, the same risks exist for mobilised Swiss armed forces. Soldiers who were carpenters, lawyers and mechanics a day before they were mobilised, risk putting themselves and others at risk through irresponsible phone use. To avert a mobilisation where both Swiss soldiers and civilians unknowingly circulate troop movements etc., more awareness of OPSEC and responsible phone use is needed. The alternative are enemy precision strikes and mass casualties such as near Lviv, Ukraine (Yavoriv military range) in March 2022.

Link: https://defence.nridigital.com/global_defence_technology_feb23/ukraine_war

Cybersicherheit im Weltraum verstehen

[CSS ETH Zürich, Juni 2024, Clémence Poirier]

Dieser Artikel beleuchtet die enge Verbindung von Cyber- und Weltraum und zeigt die wachsende Bedrohung für Weltrauminfrastrukturen durch Cyberangriffe auf. Am Beispiel der Cyberattacke auf das KA-SAT-Satellitennetzwerk vor der Invasion der Ukraine im Jahr 2022, wird die Verwundbarkeit kritischer Systeme deutlich. Für militärische Führungskräfte bietet der Artikel wichtige Einblicke in die Bedrohungslandschaft und die notwendigen politischen, rechtlichen und technischen Massnahmen, um Satelliten und die damit verbundenen Operationen zu schützen.

Link: https://css.ethz.ch/publikationen/css-analysen-zur-sicherheitspolitik/details.html?id=/n/o/3/4/no_343_understanding_cybersecurity_in_ou

Le leadership ne se résume pas à l’efficacité et aux processus

[Forbes, 10.07.2023, Joyce E. A. Russell]

Certains affirment que le remplacement des cadres humains par des robots permettrait d’accroître l’efficacité et d’éliminer les incohérences. Ce débat soulève toutefois une question centrale : Le leadership peut-il être simplement réduit à l’efficacité ? Joyce E. A. Russell explore ce sujet en soulignant l’importance des qualités humaines dans le leadership, telles que l’empathie et la reconnaissance, qui inspirent les employés et enrichissent leur expérience professionnelle. Lisez dans cet article quelques arguments pour et contre cette révolution robotique dans le leadership.

Link (FR): https://www.forbes.fr/business/le-leadership-ne-se-resume-pas-a-lefficacite-et-aux-processus/

Link (EN): https://www.forbes.com/sites/joyceearussell/2023/04/10/leadership-is-more-than-just-efficiency-and-processes/


À propos de « Update Conduite »

Le « Update Conduite » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

Si vous découvrez des choses intéressantes à lire sur Command, Leadership ou Management, nous serions heureux que vous les partagiez avec nous. Nous serions heureux de recevoir des conseils pour le prochain numéro du Leader’s Digest par document.getElementById(« email-obfuscator-leadersdigest »).innerHTML= »r-znvy ».replace(/[a-zA-Z]/g,function(c){return String.fromCharCode((c=(c=c.charCodeAt(0)+13)?c:c-26);});[Activez JavaScript pour voir l’adresse e-mail].

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Livre du mois : «Führung und das 3 Alpha Prinzip»

Quel est le message clé du livre ?

Il s’agit de réaliser le transfert de la conduite militaire dans l’environnement civil. Pour ce faire, le livre illustre les éléments les plus divers de la conduite militaire, tels que la conduite par objectifs, la conduite par l’exemple ou la procédure systématique de prise de décision, et accorde une importance particulière au concept d’intention selon lequel il faut agir. Alors que des exemples négatifs tirés de l’économie privée introduisent les chapitres, ceux-ci sont complétés par des conseils pratiques pour la propre action de conduite.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce livre ?

Comment la prise de décision militaire peut être expliquée de manière claire et à quel point nos procédures sont compatibles avec les procédures allemandes et de l’OTAN.

Y a-t-il des points sur lesquels vous ne soutenez pas l’argumentation du livre ou des domaines qui, selon vous, ne sont pas assez développés ?

Ce livre très agréable à lire est une promenade à travers l’univers d’un chef militaire, à laquelle je n’ai rien à ajouter.

À qui s’adresse votre recommandation ?

En particulier aux membres de la milice qui ont besoin d’une traduction rapide de leurs outils de conduite en « civil ».

Comment ce livre vous a-t-il aidé dans votre quotidien de chef militaire ?

Dans la collaboration avec les bénéficiaires de prestations civiles, mais aussi en expliquant simplement la méthode de conduite militaire et le processus de planification pendant les écoles de cadres.

À quel aspect du modèle Command-Leadership-Management attribuez-vous votre livre ?

Tous les aspects sont couverts, mais le livre est conçu comme un transfert vers le management civil, et il remplit parfaitement cet objectif.

Où voyez-vous les plus grands défis à venir pour la conduite dans l’armée suisse ?

Nous ne devons pas négliger la performance tactique des sous-officiers. Ils sont les premiers à prendre les décisions au combat, ils sont confrontés à des résolutions complexes. Ce n’est pas pour rien que l’on parle du « strategic corporal » et de la « three block war », car c’est à ce niveau que se déroule une grande partie du combat urbain.

Et où voyez-vous les plus grandes chances à cet égard ?

Nous pouvons justement profiter des prestations de transfert des cadres de milice grâce à notre armée de milice ancrée dans l’industrie – l’armée est en effet la plus grande pépinière de cadres du pays.


À propos de l’auteur de la recension

Après plus de dix ans en tant qu’officier spécialisé au commandement des forces spéciales, le capitaine Jonas Ch. Frey a achevé l’école militaire et travaille désormais en tant qu’officier de carrière à l’école de guidage par faisceau 62 à Kloten. Depuis 2019, il est également commandant de la compagnie d’état-major des forces spéciales en tant que milicien. Outre son podcast sur divers sujets qui l’occupent professionnellement et personnellement, il lit et écrit sur des thèmes liés à la politique de sécurité et aux affaires militaires.

À propos du « Livre du mois »

Le « livre du mois » est une rubrique récurrente de la newsletter Leader’s Digest. Cette newsletter est le fruit d’une coopération entre le Leadership Campus de l’Armée suisse et les études conduite et communication de l’Académie militaire à l’EPF de Zurich. Si vous n’êtes pas encore abonné au Leader’s Digest, vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription en cliquant sur ce lien.

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Jeu de décision et recommandations d’action de Leader’s Digest #15

Les jeux de décision de Leader’s Digest vise à inciter les abonnés de cette newsletter à de se mettre – dans le cadre de scénarios – dans le rôle de personnes qui se trouvent confrontées à des défis éthiques ou tactiques.

Nous reprenons d’abord le dernier scénario présenté ; ensuite, Lt-col Patrick Hofstetter à la chaire de conduite et de communication de l’Académie militaire de l’EPF Zurich, présente les recommandations d’action que nous avons reçues.

Jeu de décision de Leader’s Digest #15

Scénario

Cela fait maintenant quelques semaines que la situation se dégrade dans la région. Il y a deux semaines de cela, les forces paramilitaires de l’adversaire ont pris le contrôle de plusieurs villages le long de la frontière suisse et ont positionné deux divisions lourdes de manière dispersée à distance de notre artillerie (>20km). La pression est palpable. Le premier échelon des forces mises à disposition pour le service actif (Task Force JOMINI), mobilisées depuis deux mois, est entré en action il y a quatre jours et a ratissé la frontière, afin de couper les forces paramilitaires de tout lien logistique avec l’étranger.

Adversaire

Une demie-section (<20 personnels) s’est retranchée dans le principal village du secteur. Ils sont armés d’armes d’infanterie et antichars, ils ont eu en outre le temps pendant les trois derniers jours de renforcer leurs positions de manière significative. Il semblerait que l’adversaire puisse prendre avantage des sous-sols et du réseau de canalisation qui longe les routes principales, il n’est pas possible de détruire ce réseau avec de l’artillerie. De plus, avec le temps de préparation, l’adversaire a très probablement piégé les bâtiments là où il souhaite nous ralentir et renforcé la structure des bâtiments qu’il souhaite tenir.

Forces Propres

La compagnie ALFA fait partie des bataillons du second échelon des forces mises à disposition pour le service actif (Task Force JOMINI), mobilisés il y a un mois. L’ambiance était amicale durant l’entrée en service, car les militaires revoyaient leurs camarades pour la première fois depuis une année. Toutefois, les esprits étaient marqués par la sérosité de la situation. Une guerre, vraiment ? Chacun a encore de la peine à y croire. Et bien que personne n’ait jamais expérimenté la guerre, cela en a tout l’air. Le service actif a finalement bien été décrété.

En raison des grandes distances entre les différents secteurs d’engagement, du manque de forces à disposition et de la nécessité d’éviter les grands amassements de troupes (menace aérienne des drones), l’engagement des bataillons de second échelon se fait de manière décentralisée. Les forces du premier échelon assurent la frontière et sont en train de planifier les prochaines actions. La compagnie FOXTROT a bouclé les accès et sorties du village dans notre secteur.

La compagnie ALFA fait partie des éléments de second échelon qui ont été désignés pour nettoyer les poches de résistance adverses. La compagnie a terminé son instruction et se tient prête à planifier son premier engagement.

Mission

Vous êtes le commandant de la compagnie de grenadiers de chars ALFA et vous venez de recevoir la mission de prendre et de nettoyer le village dans votre secteur d’engagement. L’action doit être terminée dans 72h. La compagnie ALFA doit se tenir prête pour un nouvel engagement à l’horizon J+6 jours. Vous pouvez proposer au commandant du bataillon la direction de l’attaque dans le cadre du dialogue tactique. 

Environnement

Le village est constitué de bâtiments en construction massive, comme on en trouve en Suisse. Tous les bâtiments sont connus, leur degré de fortification cependant n’est pas connu. La population civile a quitté le village dans sa majorité, des éléments isolés peuvent encore s’y trouver. Les réfugiés sont disponibles pour vous fournir des informations sur le village.

Temps

La mission doit être emplie au plus tard dans 72h. Il faut déclencher les mesures d’urgence dans 30min et ensuite planifier l’action avec les chefs section, l’horaire est de la responsabilité du commandant de compagnie.

Questions

  • Quels sont les mesures d’urgence ?
  • Quelle est l’intention générale pour mener cet assaut ?
  • Comment est-ce que je prépare ma compagnie à l’engagement ?
  • Comment est-ce que j’utilise le feu indirecte et les spécialistes EOD ?
  • Comment est-ce que je manoeuvre en surface et en sous-terrain ?

Recommandation d’action du jeu de décision de Leader’s Digest #15

Le dernier TDG a tout d’un exercice scolaire – je ne connais en tout cas aucun village nommé A-Dorf présentant la structure locale décrite. Les exercices scolaires servent souvent à discuter de questions fondamentales. Cinq questions me viennent à l’esprit, auxquelles je vais tenter de répondre en me basant sur les trois solutions proposées.

Les principes d’engagement (CT 17, chiffre 5008) peuvent aider à déterminer la forme d’attaque, c’est-à-dire ici à choisir entre une attaque linéaire et une attaque concentrique. Les trois solutions proposées suivent une approche linéaire. Je suis d’accord avec cela. Le principe de « simplicité » plaide particulièrement en faveur de cette approche, mais aussi celui d’« orientation vers l’objectif » : nous ne voulons pas nous emparer d’un bâtiment particulier sur lequel nous nous concentrons de manière concentrique ou que nous voulons nous baser sur la « surprise » venant de différents côtés. Notre mission est de nettoyer tout le village.

Dans le cas d’une attaque linéaire, la question de la direction de l’attaque se pose. Le règlement prévoit une attaque sur un côté étroit, ce qui rend plus difficile pour le défenseur de « disloquer les moyens et synchroniser les effets » et facilite pour l’attaquant de « verrouiller et fractionner » (CT 17, chiffre 5046). Ici, les solutions sont hétérogènes : une proposition attaque par le sud puis pivote vers la droite, ce que je qualifierais de non conventionnel. Cela ne doit pas nécessairement être un inconvénient tactique, car il s’agit de procédures auxquelles un adversaire ne s’est guère préparé. Dans le même temps, cependant, la coordination et, en particulier, la prévention des tirs amis peuvent s’avérer difficiles. Une solution consiste à attaquer depuis le nord-est. L’approche couverte à l’abri de la forêt semble attrayante, mais il faut également traverser la rivière, ce que j’éviterais personnellement. Enfin, la troisième attaque le long de la route depuis l’est, avec une section au sud et une autre au nord de la route. C’est certainement la variante la plus simple et la plus rapide, c’est pourquoi je la préfère. Cependant, une attaque depuis l’ouest aurait probablement rendu la défense encore plus difficile.

En ce qui concerne les égouts, toutes les propositions recommandent de les éviter. Il semble évident, et pas seulement au regard de Gaza, que le défenseur dispose ici d’un avantage considérable. Deux des trois propositions suggèrent toutefois d’inonder les égouts, par exemple en faisant appel aux pompiers civils. Cela me semble être une solution créative qui pourrait limiter efficacement l’adversaire. D’un point de vue technique, la faisabilité devrait être discutée avec un expert en incendie, mais même une immersion partielle devrait déjà gêner l’adversaire.

L’utilisation proposée des moyens de soutien peut être utilisée pour dissiper un malentendu courant. Une contribution remarque : « Mais dès que la première section est dans le village, la distance minimale de 600 m ne peut pratiquement plus être respectée ». Cela doit être clairement rejeté ; ces distances de sécurité s’appliquent aux tirs de combat. En cas de guerre, l’utilisation du mortier de 8,1 cm doit toutefois être acceptée à une distance nettement plus proche de ses propres troupes, en particulier si celles-ci sont protégées contre les éclats. Dans ce cas, il convient de tirer avec des tirs indirects jusqu’à ce que les mitrailleuses de 12,7 mm puissent agir directement, conformément au principe « le feu sur l’objectif d’attaque ne doit jamais cesser ». Il est urgent de reconnaître les prescriptions de sécurité en temps de paix comme telles et d’indiquer dans les règlements des distances de référence réalistes pour les décisions tactiques.

De nombreuses propositions ont été faites sur les autres points, en particulier les mesures d’urgence. Il me semble par exemple intéressant de consulter au préalable des personnes connaissant bien les lieux, d’appeler la population à fuir et l’ennemi à se rendre, d’interroger les fuyards (ce terme désigne notre propre population, par opposition aux réfugiés) et de se procurer les plans des bâtiments auprès des administrations.

J’ai pu trouver des éléments positifs dans chacune des trois contributions, mais je ne suis pas d’accord avec tous les points. En cas de doute, c’est la décision de base qui est déterminante pour moi et, à cet égard, je préfère l’approche du capitaine Robin Wehrle, qui consiste à envoyer une section au nord et une section au sud de la route depuis l’est. S’il accepte, en tant qu’officier d’appui-feu, de ne pas respecter les règles de sécurité pour les tirs de combat en situation de guerre, je suis entièrement d’accord avec lui. Je le félicite d’ores et déjà pour avoir remporté le livre « Combattre et vaincre en ville » de Frédéric Chamaud et Pierre Santoni.